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Le trouble de stress post-traumatique

 

Plus de la moitié des êtres humains sont confrontés, au cours de leur vie, à un événement traumatogène (Benjet et al., 2016 ; Ozer et al., 2003), c’est-à-dire violent et/ou confrontant à la mort. Bonanno (2004) évoque quatre trajectoires psychiques possibles après un événement traumatogène. 

(1) Certains sujets manifestent une certaine détresse mais se rétablissent et retrouvent rapidement un fonctionnement psychique normal. 

(2) La plupart des individus maintiennent un bon niveau de fonctionnement psychique au cours de l’événement traumatogène et reprennent le cours de leur vie aisément. Bonanno (2004) les qualifie de résilients.

(3) Certaines personnes sont en état de détresse et ne parviennent pas à en sortir ; elles développent alors des psychopathologies chroniques telles que le trouble de stress post-traumatique (TSPT) (APA, 2013/2016), troubles dépressifs, troubles anxieux, troubles phobiques, addictions… (Benjet et al., 2016). En ce qui concerne le seul TSPT, Ozer et al. (2003) ont recensé des taux de prévalence vie entière allant de 7,8% à 12,2% dans la population générale. 

(4) D’autres individus se remettent rapidement de l’événement traumatogène mais présentent ultérieurement des pathologies somatiques ou psychiques telles que le TSPT.

 

Les caractéristiques du trouble de stress post-traumatique

Lorsqu'un trouble de stress post-traumatique se développe à la suite d'un événement traumatogène, il peut prendre des formes variées mais il se caractérise toujours par quatre typologies de symptômes répertoriés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (APA, 2013/2016) :

  • Les reviviscences
  • L'évitement
  • Les altérations des cognitions et de l'humeur
  • L'hyperréactivité

Les reviviscences de l’événement traumatique peuvent se manifester de jour comme de nuit. 

  • Souvenirs envahissants de l’événement, soit de façon spontanée soit à la suite de l’exposition à un stimulus rappelant un aspect de l’événement.
  • Flashbacks, c’est-à-dire une expérience au cours de laquelle la personne revit l’événement comme s’il était en train de se reproduire. 
  • Cauchemars reproduisant à l’identique les conditions exactes ou certains aspects de la scène traumatique.

Quelle que soit leur modalité, ces reviviscences sont à l’origine d’une anxiété majeure.

Les conduites d’évitement consistent à esquiver ce qui pourrait évoquer l’événement traumatique et à tenter de chasser les souvenirs de cet événement.

Les altérations des cognitions et de l’humeur consistent en symptômes variés. 

  • Etat émotionnel négatif persistant,
  • Incapacité à éprouver des émotions positives,
  • Sentiment de détachement d’autrui,
  • Désintérêt pour ce qui était auparavant très important pour le sujet,
  • Incapacité de se rappeler un aspect important de l’événement traumatique,
  • Distorsions cognitives sur l’événement amenant le sujet à se blâmer ou à blâmer d’autres personnes indûment,
  • Croyances négatives persistantes et exagérées du sujet concernant lui-même, autrui ou le monde.

Une diminution notable de l’estime de soi peut alors se manifester. Et l’isolement social devient parfois un refuge pour la personne qui se sent incomprise, différente, en décalage avec le reste du monde et qui ne souhaite pas laisser paraître ses états d’âme.

L’hyperréactivité peut prendre différentes formes. 

  • Comportement irritable, 
  • Accès de colère,
  • Comportements autodestructeurs,
  • Hypervigilance,
  • Réactions de sursaut exagérées, 
  • Difficultés de concentration,
  • Perturbations du sommeil.

La personne souffrant de TSPT est exposée à un sentiment permanent de menace et est toujours sur ses gardes afin d’éviter toute surprise.

 

Soigner le trouble de stress post-traumatique

La psychothérapie est le traitement de première intention pour le TSPT. Les thérapies s'appuyant sur les référentiels cognitivo-comportementaux et l'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) sont les traitements recommandés par l'OMS (2024).

 

 

Références

American Psychiatric Association. (2016). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux [Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th edition] (M-A. Crocq et J.D. Guelfi, trad.). Elsevier-Masson. (Ouvrage original publié en 2013).

Benjet, C., Bromet, E., Karam, E.G., Kessler, R.C., McLaughlin, K.A., Ruscio, A.M., Shahly, V., Stein, D.J., Petukhova, M., Hill, E., Alonso, J., Atwoli, L., Bunting, B., Bruffaerts, R., Caldas-de-Almeida, J.M., de Girolamo, G., Florescu, S., Gureje, O., Huan, Y. ... et Koenen, K.C. (2016). The epidemiology of traumatic event exposure worldwide: results from the World Mental Health Survey Consortium. Psychological medicine, 46(2), 327-343. https://doi.org/10.1017/S0033291715001981

Bonanno, G.A. (2004). Loss, Trauma, and Human Resilience: Have We Underestimated the Human Capacity to Thrive After Extremely Aversive Events? American Psychologist, 59(1), 20–28. https://doi.org/10.1037/0003-066X.59.1.20

OMS. (2024). https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/post-traumatic-stress-disorder

Ozer, E.J., Best, S.R., Lipsey, T.L. et Weiss, D.S. (2003). Predictors of posttraumatic stress disorder and symptoms in adults: A meta-analysis. Psychological Bulletin, 129(1), 52–73. https://doi.org/10.1037/0033-2909.129.1.52

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