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Les troubles anxieux

En France, la Haute Autorité de Santé (2007) estime à 21% le taux d’adultes confrontés un jour dans leur vie à un trouble anxieux sévère.

 

Comprendre l’anxiété

Pour mieux comprendre l’anxiété, il convient de la distinguer de la peur. 

La peur est une réaction émotionnelle adaptée face une menace actuelle ou imminente et rationnellement dangereuse. La peur est orientée vers le présent et circonscrite spatialement. Lorsque la menace disparaît, la peur s’estompe.

L’anxiété correspond à une appréhension de ce qui pourrait advenir. L’anxiété ne porte pas sur un objet dangereux du présent, elle est orientée vers le futur. Elle peut être déclenchée par la pensée associée à des situations futures irrationnellement considérés comme dangereuses ou à des situations non identifiées.

Alors que la peur déclenche en général des réactions de fuite, de combat ou de figement, l’anxiété se manifeste par une tension musculaire et une vigilance afin de se préparer au danger futur ou afin de l’éviter.

L'anxiété constitue-t-elle un problème ? Après tout, à petite dose, elle permet d'anticiper des difficultés et de mettre en œuvre des stratégies pour s'en préserver. Mais quand l'anxiété devient envahissante, elle peut constituer une véritable entrave à la Vie.

 

Les différents troubles anxieux

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (APA, 2013/2016) distingue plusieurs types de troubles anxieux chez l’adulte.

La phobie spécifique

La phobie spécifique se manifeste par une anxiété intense à propos d’un objet ou d’une situation spécifique : les hauteurs, certains animaux, la vue du sang, les aiguilles…

Les personnes souffrant de phobie spécifique évitent activement la confrontation avec l’objet ou la situation phobogène. Et quand la confrontation est inévitable, elle est vécue avec une anxiété intense.

L’anxiété sociale

Il s’agit d’une anxiété intense face à une ou plusieurs situations sociales confrontant à l’observation par autrui :

  • Interactions sociales (avoir une conversation, rencontrer des personnes inconnues…),
  • Activités en présence d’autrui, en risquant d’être observé (en train de manger ou de boire…),
  • Présentations, discours…

La personne craint d’agir ou de montrer des symptômes d’anxiété d’une façon humiliante ou embarrassante. Elle redoute d’être rejetée par autrui.

Ces situations sociales sont évitées mais lorsque la personne y est confrontée, elles sont subies avec une anxiété intense.

Le trouble panique

Le trouble panique est caractérisé par des attaques de panique récurrentes et inattendues. Une attaque de panique correspond à une montée brusque d’un malaise intense se manifestant par certains des symptômes suivants :

  • Palpitations, accélération du rythme cardiaque.
  • Transpiration.
  • Tremblements.
  • Sensations de « souffle coupé » ou impression d’étouffer.
  • Sensation d’étranglement.
  • Douleur ou gêne thoracique.
  • Nausée ou gêne abdominale.
  • Vertiges.
  • Frissons ou bouffées de chaleur.
  • Paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotements).
  • Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (sentiment d’être détaché de soi).
  • Peur de perdre le contrôle de soi ou de « devenir fou ».
  • Peur de mourir.

Les attaques de panique sont suivies :

  • D’une crainte persistante de déclenchement d’autres attaques de panique,
  • De comportements d’évitement de toute situation qui, selon la personne, pourraient déclencher une attaque de panique.

L’agoraphobie

L’agoraphobie correspond à une anxiété significative dans plusieurs des situations suivantes :

  • Utiliser les transports en commun,
  • Être dans des lieux ouverts,
  • Être dans des lieux clos,
  • Être dans une file d’attente ou dans une foule,
  • Être seul(e) à l’extérieur de son domicile.

La personne sujette à l’agoraphobie craint ces situations de peur de ne pouvoir s’en échapper ou de ne pouvoir trouver du secours en cas de survenue de symptômes de panique. Elle les évite activement et lorsqu’elle y est confrontée, elle éprouve le besoin d’être accompagnée.

L’anxiété généralisée

L’anxiété généralisée se caractérise par une appréhension et des soucis excessifs concernant différentes circonstances (par exemple, le travail, les performances scolaires…). Cette préoccupation quasi-permanente et de longue durée s’avère difficile à contrôler.

L’anxiété se manifeste par plusieurs symptômes parmi la liste suivante :

  • Agitation, sensation d’être survolté ou d’être à bout.
  • Fatigabilité.
  • Difficultés de concentration ou trous de mémoire.
  • Irritabilité.
  • Tensions musculaires.
  • Perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement ou réveils nocturnes suivis d’insomnies).

L’anxiété de séparation

Il s’agit d’une anxiété excessive concernant la séparation d’avec les personnes auxquelles le sujet est attaché. Les manifestations peuvent être les suivantes :

  • Détresse lorsque le sujet est séparé ou anticipe son éloignement de personnes auxquelles il est très attaché.
  • Soucis persistants concernant la disparition de personnes auxquelles le sujet est très attaché. Il redoute qu’un malheur (maladie, accident, catastrophe, décès…) puisse leur arriver.
  • Soucis excessifs et persistants qu’un événement (kidnapping, accident, hospitalisation…) ne vienne séparer le sujet des personnes auxquelles il est très attaché.
  • Réticence persistante ou refus de sortir, loin de la maison (pour aller travailler ou ailleurs), en raison de la peur de la séparation.
  • Appréhension à rester seul.
  • Cauchemars à thèmes de séparation.
  • Douleurs et manifestations somatiques (céphalées, douleurs abdominales, nausées, vomissements…) lors des séparations ou en anticipation de telles situations.

Il y a anxiété de séparation lorsque ces manifestations se produisent depuis plus de 6 mois chez l’adulte et entrainent une altération significative de ses conditions de vie.

 

Soigner les troubles anxieux

Différentes approches psychothérapeutiques offrent des possibilités de travail sur les troubles anxieux.

Les thérapies cognitivo-comportementales visent à éclairer ce qui déclenche l'anxiété et ce qui se produit dans le phénomène anxieux (pensées, émotions, comportements), proposent des outils de régulation émotionnelle et aident à développer de nouveaux apprentissages.

L’approche systémique s’intéresse à la séquence d’interactions à l’origine de réactions anxieuses. Elle décortique avec le patient sa vision du monde afin d’identifier les croyances à l’origine du phénomène anxieux. Il peut ainsi réévaluer sa propre vision du monde et trouver l’ajustement qui lui convient.

 

 

Références

American Psychiatric Association. (2016). Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux [Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th edition] (M-A. Crocq et J.D. Guelfi, trad.). Elsevier-Masson. (Ouvrage original publié en 2013).

Haute Autorité de Santé. (2007). Affections psychiatriques de longue durée. Troubles anxieux graves. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/guide_medecin_troubles_anxieux.pdf

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